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Pierre Rocolle
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La guerre de 1940 (1)
Pierre Rocolle
- Armand Colin (réédition numérique FeniXX)
- Histoires Colin
- 23 Janvier 2019
- 9782706239564
Cinquante ans après l'Armistice, se pose toujours la question du « pourquoi la fulgurante défaite de 1940 ? ». Il fallait, pour y répondre, qu'une analyse en profondeur fût enfin confiée à un historien compétent en stratégie. Nourri d'informations inédites, empruntées aux archives allemandes et françaises, aux journaux de marche, aux rapports sur les opérations, aux instructions personnelles et secrètes, aux fonds particuliers, cet ouvrage est la première synthèse sur l'état véritable des armées et des hauts commandements, en septembre 1939, et les tactiques des belligérants durant la guerre éclair de mai-juin 1940. Dans les années trente, dans un climat de crise économique et de pacifisme, les politiciens acceptent de payer pour couler du béton, mais refusent de construire chars et avions. En 1934, le ministre de la Guerre lui-même, le Général Maurin, ne croit-il pas inutile de moderniser les trois Armes qui porteront la responsabilité de la défaite. Pourquoi les blindés, qui bénéficiaient de recherches avancées dès 1917, sont-ils restés dépendants de l'infanterie et de ses conceptions tactiques désuètes ? Le dossier est accablant. Pourquoi les transmissions - sous tutelle du Génie - n'ont-elles bénéficié d'aucune recherche sérieuse (en 1940, on en est réduit à agiter des fanions au-dessus de la tourelle des chars d'accompagnement) ? Les responsabilités éclatent. Quel a été le poids de la loi des 40 heures, du manque de crédit, ou des décisions de Pierre Cot sur l'état de l'aviation ? Et que dire du haut commandement, où l'indécision le dispute au conservatisme. En septembre 1939, des divergences à l'État-Major font qu'aucune division cuirassée n'est encore constituée (la première, le sera en janvier 1940). Et des généraux vont jusqu'à exiger le maintien de ballons captifs, comme en 14/18 !
Le contraste des stratégies devient flagrant dès le début des combats. La « manoeuvre Dyle », en Belgique, est audacieuse, mais les conditions de sa réussite ne sont pas réalisées. Les Allemands ont prévu de franchir, en masse, les Ardennes, pour entamer leur mouvement d'encerclement. Les Alliés le savent, mais ils les estiment infranchissables, alors qu'un cours de l'École de guerre y avait recensé - dès 1913 - onze itinéraires. Des exercices de cadres, effectués au début de l'année 1940, n'aboutissent pas à concevoir des parades. La désagrégation d'une armée, qui va payer - en quarante-cinq jours - vingt années d'illusions et d'erreurs, est désormais inéluctable. -
Le sac de Berlin, avril-mai 1945
Pierre Rocolle
- Armand Colin (réédition numérique FeniXX)
- Histoires
- 7 Décembre 2018
- 9782706205996
La prise de Berlin par les Soviétiques, au terme de plus d'une semaine de bataille de rues, n'a d'égal par ses atrocités et ses conséquences que le sac de Jérusalem, de Carthage et celui, resté célèbre, de Constantinople en 1453. Grâce à des documents inédits - archives allemandes, écrits soviétiques, témoignages de rescapés allemands, de prisonniers de guerre français et de requis du STO - Pierre Rocolle raconte le déroulement des opérations militaires du côté soviétique et du côté allemand. Pourquoi les Américains n'ont-ils pas pris Berlin et ont-ils livré du matériel à l'armée Rouge ? Pourquoi les Allemands n'ont-ils pas fait sauter tous les ponts de Berlin, mais ont inondé le métro où s'étaient réfugiés des milliers de blessés ? Pourquoi les Soviétiques, malgré une écrasante supériorité en hommes et en artillerie et la désorganisation de la Wehrmacht, ont-ils essuyé des pertes aussi lourdes, sans doute près de 30 000 morts ? Mais cet ouvrage est aussi une hallucinante reconstitution de la vie quotidienne durant ces journées : Berlin sous les bombes, sans eau, sans électricité, sans ravitaillement, sombre dans la nuit. Alors déferlent les troupes soviétiques de 2e ligne et commence la mise à sac...
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La guerre de 1940 (2)
Pierre Rocolle
- Armand Colin (réédition numérique FeniXX)
- Histoires Colin
- 3 Décembre 2018
- 9782706206023
La « drôle de guerre » avait pris fin le 10 mai à 5 h 35 et les hostilités ont cessé le 25 juin à 0 heure. Mais les 13, 14 et 15 mai l'ennemi avait déjà ouvert une telle brèche dans le dispositif allié qu'elle ne pouvait plus être aveuglée. Dès lors il ne pouvait s'agir d'arracher la victoire, mais de prolonger la lutte. Il n'y eut que des « parades dérisoires ». On en trouvera ici, pour la première fois, jour par jour, et armée par armée, le récit complet et objectif. Était-il interdit d'imaginer que les Ardennes pourraient être franchies par des divisions blindées, que le canal Albert n'arrêterait pas les Panzers, que la 9e armée n'arriverait pas à temps sur la Meuse et que les transports stratégiques seraient paralysés par des bombardements répétés ? La faute en incombe au Haut Commandement, dont l'auteur trace, de Gamelin à Vuillemin, et d'Huntziger à d'Astier de La Vigerie, un portrait sans concession. Hésitants à se décider, peu enclins à se rendre sur les lieux des combats, ils ont confié au téléphone et aux messages le soin de répondre aux péripéties d'un combat lointain. La dislocation de la 2e armée à Sedan n'est-elle pas révélatrice de l'optimisme irréfléchi de certains généraux, s'ajoutant à de lourdes erreurs tactiques ? La ville n'était pas défendue, moins par manque de crédits que pour ne pas gêner la population. L'artillerie et l'aviation ne sont pas intervenues par ignorance de la position exacte de l'ennemi. Et que penser de l'allié plein de réserves que fut l'Angleterre ? De l'étonnante conversation entre l'amiral français Abrial et le général anglais Alexander, qui s'efforçait de cacher les dispositions arrêtées depuis une semaine par les Anglais pour sortir du guêpier de Dunkerque ? Dès lors les folles rumeurs, les fautes et les plans chimériques s'accumulent : la stupéfiante conception d'un « réduit breton » défendue par de Gaulle lui-même, la bataille sur deux fronts imposée à l'armée des Alpes, les erreurs du général Laure qui entraînent la capture de la majeure partie de la 8e armée, l'abandon du matériel à l'ennemi faute de mesures prises à temps (ainsi le 20 juin près de Clermont-Ferrand les SS prennent 242 avions de chasse neufs qui attendaient leur hélice). Le 25 juin tout est consommé. La comparaison des pertes (120 000 pour la France contre 45 000 pour l'Allemagne) montre que des opérations offensives déclenchées avec une meilleure utilisation des moyens matériels peuvent être moins coûteuses que des batailles défensives. Elle condamne les hommes politiques et les généraux qui n'ont su ni prévoir ni ordonner.
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Un prisonnier de guerre nommé Jeanne d'Arc
Pierre Rocolle
- FeniXX réédition numérique (S.O.S.)
- 18 Décembre 2020
- 9782307153832
Jeanne d'Arc devint prisonnière des Bourguignons le 23 mai 1430, et elle périt le 30 mai de l'année suivante. Sa captivité eut donc sensiblement la même durée que sa vie guerrière, dont le début s'était situé aux préliminaires de la libération d'Orléans, à la fin d'avril 1429. C'est dire la nécessité d'accorder un égal intérêt aux deux faces de la courte vie publique de Jeanne d'Arc. Certes, on a beaucoup étudié son procès, soit les quatorze dernières semaines de son existence, mais on a écrit peu de choses des neuf mois précédents, où Jeanne a connu quinze lieux de détention successifs, ne passant qu'une nuit en dix endroits, et séjournant un temps variable dans cinq autres prisons. Il fallait préciser huit localisations, tout en restituant la chronologie des déplacements, les conditions des transferts, les itinéraires empruntés, bref les détails d'un long périple, sans oublier les intrigues - politiques et sordides - auxquelles ont donné lieu la livraison aux Anglais et la condamnation. Ce fut l'objet des minutieuses recherches de l'auteur, qui s'est également attaché à dire les épreuves physiques et morales imposées à une jeune fille de dix-neuf ans pour la faire fléchir. Dans sa préface, Régine Pernoud loue l'auteur pour avoir parfaitement réussi cette tâche.